Une année d’Erasmus à Perpignan

Extrait de notre dernière Lettre trimestrielle. Anthea, étudiante Erasmus cette année à l’Université de Perpignan Via Domitia, fait le bilan de son année ici à l’occasion de son stage effectué au sein de la Maison de l’Europe Pyrénées-Roussillon. Défis, réussites, rencontres, elle présente son expérience dans notre département.

11752047_1050698751608571_1499594690_oPourquoi aller à l’étranger, si on peut aussi bien rester chez soi pour faire ses études ? Bien sûr que ça implique pas mal d’effort d’organiser un séjour dans une université étrangère pour un ou deux semestres et surtout il est présupposé qu’on est prêt à sortir de son environnement habituel. Mais : Ça vaut la peine !

En plus, j’ai toujours eu un faible pour voyager et rencontrer les gens de lieux inconnus. Une fois le bac terminé j’ai enchaîné mes études à la fac ce qui ne m’a pas permis de prendre une année sabbatique pour voyager. A ce moment là, j’avais déjà entendu parler du programme Erasmus+ et après m’être renseignée, il était clair que je profiterais de cette opportunité pour partir en France. J’avais envie d’améliorer mon Français, mais le lieu exact était peu important. Toutefois, l’idée de passer une année sur la côte méditerranéenne dans une ville du sud m’a beaucoup plu. Une raison en est, que depuis mon enfance, je ne suis allée dans les régions du Sud de la France que pour passer les vacances. Après on rentre chez soi sans n’avoir rien compris du mode de vie des gens. Je voulais voir comment la vie se déroulait là-bas sous un angle différent de l’angle touristique.
Quand je suis arrivée à Perpignan j’étais envoûtée par la ville et son charme méditerranéen. C’était en Septembre pendant le festival de VISA, la ville a « bougé », il faisait chaud…

J’ai connu donc, un des visages les plus attractifs de la Catalana. Pourtant, j’ai appris rapidement qu’elle a d’autres côtés. Si je fais une comparaison avec ma ville en Allemagne, se promener le soir à Perpignan dans certains quartiers peut être plus délicat.

Ça fait partie d’un mode de vie différent auquel je dois m’habituer. Toutefois, le fait d’avoir plus ou moins réussi est somme toute enrichissant.
Un autre défi était la langue. Au début il m’était difficile de suivre les cours à la fac en français et de garder la motivation pour continuer de travailler, mais j’ai persévéré pour acquerir un niveau correct. Dans le deuxième semestre je pouvais donc déjà mieux profiter des cours, ce qui m’a finalement donné la sensation de faire partie de la vie quotidienne ici.

Par contre ce qui me dérangeait c’est le fait que les professeurs ne prennent pas les étudiants vraiment au sérieux. La hiérarchie est telle qu’il n’est pas courant de pouvoir discuter avec eux et encore bien moins de les critiquer. Alors, qu’à mon avis, à l’université, cela est très important, pour développer sa propre opinion et profiter des cours au maximum.

La vie ERASMUS : on rassemble le monde

11774382_1050698621608584_1877181448_nDéjà dans la première semaine il y a eu un accueil de tous les étudiants Erasmus pour expliquer le processus administratif, mais aussi pour faciliter la rencontre entre étudiants. Etant donné que je ne connaissais personne au début, cela m’a bien aidé. Pourtant, je savais dès le début, que je voulais vraiment me faire des amis d’ici, non seulement pour travailler mon français, mais aussi pour mieux comprendre la société et découvrir la région. D’après les expériences de certains étudiants Erasmus, se faire des amis parmi les gens du cru est très difficile, car la situation dans laquelle on se trouve est trop différente.
Ayant déjà leur quotidien, leur cercle d’amis, leurs loisirs, etc. les « locaux » n’ont pas autant besoin de lier de nouvelles amitiés, tandis que ceux qui viennent d’ailleurs doivent tous en chercher de nouvelles. En effet, il est vrai que ce n’est pas facile et qu’il faut avoir de la patience.

Là, je comprends ceux qui disent que ce n’est pas la peine d’attendre que de nouveaux groupes d’amitié se forment. Spécialement si on ne reste qu’un semestre. Ceci est vraiment dommage mais malheureusement c’est souvent la réalité. J’ose dire que c’est une des raisons pour lesquelles les étudiants Erasmus restent souvent entre eux. Toutefois ce n’est pas mon intention de libérer quelqu’un de sa responsabilité afin qu’on fasse des efforts. Mais finalement, c’est le choix de chacun.

Se situer entre les clichés et les alternatives

Il arrive un moment où il faut se poser la question : Quels sont les objectifs que je veux atteindre lors du séjour à l’étranger ? Et à partir de là on va prendre des décisions. Veut-on rester un ou deux semestres ?

Pendant quatre mois on peut découvrir la région et on peut clairement améliorer sa connaissance de langue ce qui est déjà bien. Mais ça va rester plutôt un séjour de visites culturelles, sans trop s’investir avec les gens « du cru ».

Si au contraire on veut rester pendant huit mois on va se poser des questions différentes quant à la durabilité de ses décisions par rapport au niveau de la langue, la profondeur des contacts sociaux et le quotidien. Après avoir échappé à son quotidien habituel de chez soi, il faut qu’on repense à ses habitudes qu’on a eu jusqu’à présent.

De plus, on est confronté à une image stéréotypée de la vie Erasmus, ou plus précisément: les fêtes. Bien sûr qu’il y a régulièrement des soirées Erasmus au cours desquelles on rencontre des gens de tous horizons dans une ambiance très ouverte, clairement enrichissante. Mais, il y a aussi des sorties dans la région pour visiter les lieux intéressants. Ce que l’on ne va peut-être pas faire avec les « locaux » qui les connaissent déjà.

Grâce à toutes ces rencontres on comprend que, bien que venant de pays différents, chacun est finalement dans la même situation avec des soucis et des espoirs similaires. Et c’est lorsque des amitiés internationales se constituent, que l’on commence à comprendre l’esprit du programme Erasmus et son objectif d’unifier, de partager et de lier les étudiants à l’échelle internationale.